La Dame pâle d’Alexandre Dumas

LaDamePale.jpgCette nouvelle d’Alexandre Dumas a été publié en 1849. Elle est extraite du recueil des Mille et un fantômes.

Résumé de l’éditeur: « Au coeur des Carpathes dans le sombre château de Brankovan, les princes Grégoriska et Kostaki s’affrontent pour conquérir la belle Hedwige. Or Kostaki est un vampire qui revient chaque nuit assouvir sa soif de sang auprès de la jeune femme devenue l’objet d’une lutte sans merci entre les deux frères. Une étrange histoire pleine de romantisme et de fantastique où l’angoisse le dispute au romanesque. »


 

Alexandre Dumas, l’auteur du Comte de Monte-Christo et des Trois Mousquetaires qu’il me tarde de découvrir, n’est pas l’un des auteurs que je préfère lire. Cela peut sembler contradictoire. Je m’explique. Le Comte de Monte-Christo et les Trois Mousquetaires sont incontestablement des classiques de la littérature, de plus j’ai pu entendre de bons échos à leur sujet dans mon entourage, c’est pourquoi ils font partie des livres que je souhaite lire. Mais j’ai déjà pu faire l’expérience de sa signature avec Robin des Bois: Le prince des voleurs, et maintenant avec La Dame pâle. Je n’ai pas apprécié sa façon d’écrire. Moi qui aime les grands mots et les belles tournures, j’ai peut-être été déçue par sa simplicité. Toutefois, cela reste agréable à lire, dans un style très fluide.

Dans cette histoire, des personnages sont regroupés dans un salon et s’écoutent raconter des histoires. C’est le tour de la Dame pâle, Hedwige. Elle raconte qu’elle est Polonaise et qu’elle a dû s’échapper de son château à cause des envahisseurs russes. Elle se dirige, avec un groupe de soldats, vers un monastère où elle pense qu’elle sera en sécurité. Mais au cours du voyage, le groupe est arrêté par ce qui semblait a priori des bandits. Tous les soldats l’accompagnant sont tués, et elle recueillie par Grégoriska et Kostaki, deux jeunes frères très différents mais qui tomberont tous deux amoureux d’elle. Ils vivent dans un château, leur mère étant reine. Hedwige préférera Grégoriska, malgré les nombreuses demandes de Kostaki et les insinuations en faveur de ce dernier de la reine. Un soir, alors que Grégoriska et Hedwige avaient prévu de s’enfuir pour vivre librement leur amour, Kostaki est tué. Leur plan est annulé. Il s’avérera que Kostaki a été changé en vampire, et qu’il se nourrit du sang de la belle Hedwige tous les soirs à l’heure où il a été tué. C’est depuis cet incident qu’Hedwige est toujours pâle comme la mort. La fin n’est pas non plus surprenante, ce n’est cependant pas une happy ending.

C’est une histoire sans surprise, du déjà vu. Toutefois, il est quand même l’un des premiers récits mettant en scène le personnage du vampire (bien avant Dracula de Stoker!), dont point n’est sa faute. Le vampire, ici, n’est ni plus ni moins qu’un suppôt de satan, qu’il faut faire retourner dans sa tombe. Naît enfin ses premières caractéristiques, qui sont sa pâleur, sa froideur de corps mais d’esprit aussi, et les allusions de Dumas à la mort et au mal sont nombreuses. Kostaki incarne l’horreur, la violence et la cruauté, rien que par ses yeux, dont Hedwige gardera le souvenir terrible. Il se nourrit du sang d’Hedwige, qu’il veut à tout prix posséder, et se maintient de cette manière entre la vie et la mort.

Le combat entre lui et son frère illustre le combat entre le bien et le mal, entre le ciel, la lumière et les ténèbres. Au final, personne ne gagne. C’est l’équilibre de l’univers.

Tous les éléments d’un récit gothique sont présents: paysages sombres et brumeux, château lugubres, personnages inquiétants, mystérieux et romantiques, sans oublier la présence d’une malédiction et du surnaturel (ici, présence du vampire…). L’ambiance de l’Europe de l’Est avec ses superstitions est bien établie et la description de la créature était vraiment plaisante.

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note: 3/5

 

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